26 décembre 2011

Shanks : un conflit prévisible, un marché intenable

Un marché mal construit et mal attribué a conduit les Douaisiens à passer Noël sans ramassage de poubelles. Et il faut encore espérer que la réunion de demain pourra permettre une solution avant le Nouvel an...

Alerté par les salariés de Shanks, le groupe d'opposition était intervenu en conseil municipal, début décembre, pour s'inquiéter de l'amplitude des horaires dans le nouveau marché public lancé par la CAD -mais rédigé en réalité pratiquement à 100% par la ville- et poser la question de la validité juridique de l'attribution à Véolia. La réponse du maire fut évasive et optimiste. A tort manifestement. Car rien n'a été fait pour régler le problème, connu depuis plusieurs semaines.

La réponse de Véolia n'est que le second problème de l'histoire. Il n'existerait pas si la mairie de Douai n'avait pas décidé d'imposer un ramassage nocturne, au prétexte que les camions-poubelles ne doivent pas passer aux heures de pointe. C'est remplacer une nuisance par une autre ! Qui peut souhaiter entendre passer les camions sous ses fenêtres à 23h (une première version prévoyait même minuit !) ? En outre, il a fallu créer un système particulier pour les grands immeubles, dont les concierges sortent les bennes le matin et préfèrent les voir ramasser dans la foulée. Dans la seconde version de son marché, cassé une première fois, la mairie a donc ajouté une tournée spéciale le matin, pour les collectifs. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué...

Ce double ramassage n'améliorera en aucune manière la vie des Douaisiens. Il dégradera les conditions de travail des salariés. Par dessus le marché, il risque de coûter plus cher puisque, pour ramasser en deux fois, le matin puis le soir jusqu'à 23h, en ajoutant le trajet vers le site de déchargement, il faut obligatoirement deux équipes. Sans quoi les salariés ne bénéficieraient pas de 11h de repos d'affilée avant de reprendre le travail.

Cela, Véolia a voulu en faire l'économie. Ne souhaitant pas embaucher et faire donc travailler les mêmes salariés matin et soir, Véolia a proposé deux variantes, ce qui n'était pas prévu par le marché, en faisant reposer toute son offre sur l'acceptation de l'une des deux. Soit la CAD autorisait une renégociation de l'accord d'entreprise sur les horaires, soit elle modifiait les heures de ramassage pour démarrer -et finir- plus tôt le soir.

Une condition suspensive est interdite dans une offre. Et c'en est une. Plus grave, la CAD n'a pas le pouvoir de s'engager sur le résultat d'une négociation avec les syndicats. Jacques Vernier a un moment affirmé que les syndicats avaient donné leur accord sur le principe d'une telle négociation, ce qui est faux. Négociation de toute façon impossible, puisque c'est la loi, et pas un accord d'entreprise, qui impose les 11h de repos.

La CAD et la mairie devaient s'en douter, mais, alléchées par le prix très -trop- bas, elles ont choisi d'accepter l'offre en refusant les variantes. Forçant ainsi Véolia à travailler à perte et sans doute à embaucher contre son gré. Or les offreurs devaient préciser dans leur offre le nombre de salariés qu'ils comptaient faire travailler. En embauchant, Véolia ne respecterait pas son offre, et ses concurrents pourraient alors attaquer le marché. On en revient au point de départ !

Bref, il est difficile d'imaginer comment la CAD et la mairie pourront éviter de casser une seconde fois le marché.

L'opposition municipale les encourage à en profiter pour le revoir en profondeur et revenir à des horaires plus classiques, pour le bien des Douaisiens, des salariés et des finances publiques. Et pour mettre un terme rapide à une grève qui va rapidement encombrer nos caves et nos trottoirs.


Frédéric CHEREAU
Conseiller régional
Conseiller municipal

7 décembre 2011

Proximité de la police

A la demande d’habitants, qui s’estimaient mal traités par les équipes de la brigade anti-criminalité, le groupe d’opposition a rencontré le 16 novembre M. Courtecuisse, commissaire de police, qui s’est dit prêt à sévir contre tout comportement inapproprié qui lui serait remonté comme avéré. Nous nous ferons donc l’intermédiaire de toute doléance fondée sur des faits précis et datés.

Des habitants nous ont affirmé que leur plainte n’avait pas été enregistrée. Le commissaire a rappelé que la police a le devoir de noter toute plainte précise et se rapportant à une infraction. Il a également rappelé l’existence du bureau d’aide aux victimes, qui peut accueillir même des personnes simplement confrontées à des menaces ou de l’intimidation.

Nous avons apprécié le souci affiché par M. le commissaire de donner la priorité à la présence de terrain, mobile ou fixe, par exemple le matin et le soir aux entrées de Douai et à la gare. Des caméras à l’efficacité douteuse mais au coût certain ne remplaceront jamais la présence humaine !

Tribune libre de Frédéric Chéreau

22 novembre 2011

Prochaines réunions de quartier

3 réunions de quartier permettront aux Douaisiens de rencontrer leurs conseillers municipaux d'opposition d'ici la fin de l'année 2011 :

Mardi 22 novembre à 19h30 au Pavillon Roux

Mardi 29 novembre à 19h30 à la mairie annexe du faubourg de Paris

Jeudi 8 décembre à 19h30 à la mairie annexe de la Clochette

9 novembre 2011

Qui veut la peau du SC Douai ?

Image Voix du NordLe Sporting club de Douai, c'est notoire, connaît une passe difficile. Il semble y avoir eu des erreurs de gestion, la situation n'est pas bonne. Si des efforts louables ont été entrepris par l'équipe actuelle, le club manque encore d'une structure administrative à la hauteur de son budget et du nombre de ses adhérents : 450.

Les dettes devront être honorées, un budget prévisionnel réaliste reste à construire, il faut trouver de nouvelles recettes. Pour tout cela, l'audit financé par la mairie est une excellente chose et le maire a pris là une décision louable.

Mais à quoi rime, dans ce contexte, la saisie soudaine du minibus qui servait à transporter les enfants ? Le maire, l'adjoint aux sports étaient-ils au courant de cette décision ? Et, si oui, ont-ils tenté de l'empêcher ?

Le club doit être mis à flots, pas mis à mort. L'équipe actuelle travaille, écoute, paraît faire de son mieux. La municipalité a raison d'être exigeante mais elle lui doit son soutien.

Espérons donc qu'aucun règlement de compte personnel n'est à l'origine de cette malheureuse saisie. Ce serait sacrifier bien légèrement l'intérêt des jeunes à des rancœurs et des inimitiés qui ne sont plus d'actualité.

21 octobre 2011

Tribune municipale d'octobre

16 000 professeurs de moins à la rentrée 2011 n’auront pas suffi. Les chefs d’établissement ont découvert début septembre qu’ils perdaient aussi leurs aides administratives !

Et que dire de l’augmentation des démissions de professeurs mal formés, mal payés, isolés, écartelés entre plusieurs établissements, accablés de directives inapplicables ; ou de la scolarisation à deux ans, en chute dans le Nord ?

L’OCDE tire la sonnette d’alarme sur l’état de l’école en France : insuffisance des moyens en maternelle et primaire, inégalités croissantes, scolarisation en baisse des 15-19 ans…

Un nouveau pacte éducatif sera nécessaire en 2012. Nous devrons le fonder sur l’idée que la réussite du plus grand nombre fait le succès du système, pas l’excellence de quelques uns. Il faudra bien sûr aussi repenser la formation des maîtres, de moins en moins pratique.

Il est étonnant, à ce propos, que le maire de Douai s’effraie de la chute des effectifs d’élèves professeurs à Douai, alors qu’il pouvait deviner facilement les conséquences locales d’une réforme qu’il a applaudie.

Frédéric Chéreau

9 octobre 2011

Tribune de Frédéric Chéreau

16 000 professeurs de moins à la rentrée 2011 n’auront pas suffi. Les chefs d’établissement ont découvert début septembre qu’ils perdaient aussi leurs aides administratives !

Et que dire de l’augmentation des démissions de professeurs mal formés, mal payés, isolés, écartelés entre plusieurs établissements, accablés de directives inapplicables ; ou de la scolarisation à deux ans, en chute dans le Nord ?

L’OCDE tire la sonnette d’alarme sur l’état de l’école en France : insuffisance des moyens en maternelle et primaire, inégalités croissantes, scolarisation en baisse des 15-19 ans…

Un nouveau pacte éducatif sera nécessaire en 2012. Nous devrons le fonder sur l’idée que la réussite du plus grand nombre fait le succès du système, pas l’excellence de quelques uns. Il faudra bien sûr aussi repenser la formation des maîtres, de moins en moins pratique.

Il est étonnant, à ce propos, que le maire de Douai s’effraie de la chute des effectifs d’élèves professeurs à Douai, alors qu’il pouvait deviner facilement les conséquences locales d’une réforme qu’il a applaudie.

20 juin 2011

Animer Douai : une priorité !

Image Voix du Nord - cliquer pour lire l'article

La Voix du Nord se fait fidèlement l'écho du débat qui a eu lieu vendredi en conseil municipal.

Oui, nous défendons une ville vivante, active, animée, et une politique volontariste dans ce domaine de la part de la mairie. Bien sûr, les riverains doivent être entendus et respectés mais la tranquillité du voisinage ne doit pas devenir un prétexte à ne rien faire, surtout si l'animation se concentre sur certains jours et certains lieux.

Pourquoi, d'ailleurs, ne pas envisager certaines subventions à l'isolation phonique, et pour les cafés et pour certains riverains qui en feraient la demande ?

3 juin 2011

Programme d'investissement complémentaire : peut mieux faire

Jacques Vernier reconnait donc enfin l'urgence de la situation de Douai, dont le centre-ville s'atrophie année après année. Voilà au moins une bonne nouvelle ! Il était temps !

Bonne nouvelle aussi, la prise en compte de plusieurs demandes émises, parfois de longue date, par l'opposition : la rénovation de la place d'Armes, une intervention urbaine sur les axes commerciaux, un nouveau centre social au faubourg d'Esquerchin, la réfection de l'avenue Gounod à la Clochette, l'installation d'un espace de jeux au rivage Gayant...

On ne peut que s'étonner, pour autant, du calendrier politique curieux choisi par le maire. Un programme d'investissement pluriannuel se propose en général au moment des élections municipal. Les candidats argumentent projet contre projet et les électeurs tranchent. Jacques Vernier s'affranchit de cette exigence démocratique. Après avoir fait campagne en 2008 sur une absence revendiquée de projet, il présente le sien à mi-mandat, quand l'échéance suivante se rapproche.

La désinvolture a l'égard de l'électeur n'est pas le seul défaut d'une telle méthode. On voit bien aussi le risque qu'elle aboutisse à une politique de yoyo, à un 'stop and go' permanent de l'investissement. Nous avons ainsi vécu trois années de vaches grasses et d'emprunts massifs, puis trois années de rigueur et d'augmentation des impôts. Entrons-nous dans une nouvelle phase de trois ans où tous les robinets sont ouverts, quitte à ce que les caisses soient de nouveau à sec en 2014 ?

Une certaine régularité, une certaine constance dans l'effort seraient sans doute préférables.

L'abondante liste d'investissements que nous propose Jacques Vernier masque aussi l'absence, souvent dénoncée par l'opposition, d'une véritable vision d'ensemble, d'un projet de long terme pour notre ville et son centre. Où voulons-nous emmener Douai ? Quelle organisation de la ville, quelle façon de vivre, quels flux voulons-nous favoriser ? Quelle relation avec la Communauté ? Ce débat n'a jamais eu lieu.

Et on se retrouve finalement, une fois de plus, devant un projet "liste", où se mêlent innovations notables et investissements d'entretien au fil de l'eau.

L'entretien des écoles, s'il est louable et certainement indispensable, n'a pas d'incidence sur l'attractivité de notre ville. Les nouvelles tranches de ravalement de la mairie ou de Saint-Pierre ne sont que la continuation de projets déjà engagés. Le rond-point au carrefour de l'avenue de Metz et de l'avenue Denis Cordonnier est lié à l'extension de la ligne 1 d'Evéole. Autant d'investissements qui ne relèvent pas d'une "relance" de Douai.

Quelle est la priorité de notre ville ? La relance commerciale. Voilà ce qu'il faut regarder à la loupe dans ce programme d'investissement. En ce sens, l'aménagement de l'axe Bellain-rue de Paris est une bonne chose, de même que la réfection de la place d'Armes. A condition d'associer fortement et très en amont riverains et commerçants.

Mais on peut aller plus loin. Notre ville a besoin d'un vrai choc urbanistique sur le centre. Or la question de la piétonnisation et de l'élargissement des trottoirs n'est pas abordée. Pas plus que la rationalisation du stationnement, qui est loin d'être lisible pour les gens de l'extérieur.

Evéole passera-t-il rue de Paris, après avoir manqué la rue de Bellain ? Y aura-t-il un nouveau projet de galerie commerciale de centre-ville à Douai, mieux préparé, plus central que celui de la place du Barlet ? Autant de questions sans réponses.

Au delà du bâti, nous devons travailler sur l'accompagnement des commerçants, en écoutant leurs propositions, en les aidant à aménager leurs vitrines, en les associant aux événements culturels de la ville, en développant la communication dans et hors de la ville. En multipliant, surtout, les terrasses, les bars, les restaurants.


Projet par projet, que retenir de ce programme ?

Feu vert : des projets nécessaires, attendus. Bravo !
> Un nouvel aménagement de l'axe Bellain-L'Hérillier
> La rénovation de la place d'Armes (attention toutefois à associer habitants et commerçants très en amont, sur un projet pas encore ficelé...)
> Le parc à vélos de la gare
> Un studio de répétition pour les groupes locaux
> La réfection de l'avenue Gounod
> Les économies d’énergie dans les bâtiments publics

Feu orange : de bonnes intentions, mais des questions en suspens...
> Centre social du faubourg d'Esquerchin : il fallait agir, certes. Mais quel dommage de maintenir ces bâtiments préfabriqués, au lieu de les remplacer par un bâtiment en dur !
> Parc d'attractions et boîte de nuit au rivage Gayant. Pourquoi pas, mais attention à bien encadrer le projet d'études. Tirons des leçons de la semi-réussite de Loisiparcs et de l'échec du Twendow. Surtout, la gestion directe par la mairie est-elle la meilleure idée ?
Le programme ne prévoit rien à Dorignies. Le parc d'attractions du rivage Gayant ne serait-il pas l'occasion d'installer enfin cette passerelle au-dessus du canal qui désenclaverait le quartier ?


> Place du marché aux poissons transformée en parking. Il y a besoin d'un parking d'entrée de ville de ce côté, mais quelle dommage de sacrifier cette belle place. Il faudrait étudier des solutions alternatives.

Feu rouge : pas d'accord !
> Vidéosurveillance tout au long de l'axe Bellain-L'Hérillier ? De nombreuses études montrent que la vidéo n'est utile que de manière localisée, dans des espaces clos. Ne gaspillons pas notre argent à installer des caméras qui ne servent à rien. Si la police peut payer des gens à rester devant des écrans de surveillance, autant les mettre dans la rue...

5 mai 2011

Calendrier des réunions de quartier 2011

Mercredi 4 Mai à 19H30 :
Réunion de quartier
Salle des Corons Verts à Dorignies

Mardi 10 Mai à 19H30 :
Réunion de quartier
Centre Eliane Andris - Rue Camille Guérin

Mardi 24 Mai à 19H30 :
Réunion de quartier
Château Treuffet à Dorignies

Mercredi 8 Juin à 19H30 :
Réunion de quartier
Chapelle de la Maison des Associations

Mercredi 15 Juin à 19H30 :
Réunion de quartier
Complexe sportif de la Résidence Gayant

Mardi 13 septembre à 19H30 :
Réunion de quartier
Maison de quartier de La Clochette

Vendredi 30 septembre à 19H30 :
Réunion de quartier
Mairie annexe de La Solitude

Jeudi 6 Octobre à 19H30 :
Réunion de quartier
Salle des Fêtes du Pavillon Roux

Mardi 11 Octobre à 19H30 :
Réunion de quartier
Mairie annexe du Faubourg de Paris

Où est passé le projet jeunesse de la majorité?

Tribune parue dans le bulletin municipal

Nous, nous voulons encourager l'éducation populaire qui favorise l'émancipation de l'individu, l'insertion sociale et l'exercice de la citoyenneté!

Cette éducation permet aux jeunes de s'épanouir, de mobiliser leurs ressources, de développer leurs compétences en faisant leurs propres expériences. Ainsi ils peuvent accéder à une autonomie durable en choisissant eux-mêmes les outils appropriés. Le monde associatif leur ouvre ces perspectives.

La majorité a diminué les subventions aux associations alors que le Conseil Général les accompagne financièrement avec soixante-cinq projets éducatifs en faveur des jeunes.

Le planning familial qui vient d'ouvrir en ville s'inscrit dans cette démarche. Il informe, éduque, prévient en toute confidentialité et participe à la lutte contre toutes les discriminations.

Espérons que la liberté de pensée des jeunes et leurs initiatives seront non seulement respectées, mais aussi encouragées.

La jeunesse n'est pas un problème, c'est une ressource, une plus-value sur l'avenir.

La société de demain se prépare « ici et maintenant », pour reprendre les mots du Président Mitterrand.


Annick Louvion,
Conseillère municipale socialiste

30 avril 2011

Un budget sans imagination

Tribune parue dans le magazine municipal de mai

Le vote du budget constitue un moment essentiel dans la vie d’une commune. Celui-ci (d’un montant de 66,7 Millions d’euros) a été débattu lors du Conseil Municipal du 27 mars et approuvé, sans surprise, par les membres de la Majorité, rôdés à valider mécaniquement les « propositions » d’un Maire au pouvoir hégémonique.

Le Groupe d’opposition s’est prononcé contre ce budget qui condamne les Douaisiens (financeurs par les impôts et bénéficiaires par l’affectation des dépenses publiques) à consentir à de nouveaux efforts fiscaux (dont une hausse de 7,9% de la taxe d’habitation alors que la hausse nationale moyenne s’élève à + 1,2 %) et les Associations (dont certaines pallient les manquements de l’Etat !) à devoir accepter, pour la 2nde année consécutive, une baisse de 5% des subventions allouées.

Le budget que nous désapprouvons est le fruit d’une machine gestionnaire sans imagination, prisonnière des habitudes. Alors que le discrédit frappe la politique dans son ensemble (en témoigne le taux d’abstention lors des récentes Elections Régionales), innovons et relançons le débat public local !

A quand les budgets participatifs visant à redynamiser le tissu social en suscitant l’émergence comme la reconnaissance de citoyens actifs et créatifs ?

Brigitte BONNAFFE
Conseillère municipale d’opposition

16 avril 2011

Quelle relance pour Douai ?

Une 4e année de hausse d'impôts : mais pour quoi faire ? Jacques Vernier promet un plan de relance municipal. Poudre aux yeux ou vraie révolution ? Est-il prêt à laisser émerger ceux qui veulent agir ? Quels qu'ils soient ?

Jacques Vernier a donc annoncé le 8 avril une quatrième année consécutive de hausse des impôts, arguant que la ville restait en dessous de la moyenne des villes comparables pour la taxe d'habitation et dans la moyenne pour la taxe foncière.

Certes. Toutefois, une hausse d'impôts n'est jamais anodine. Elle ne doit pas servir à simplement gérer les affaires courantes. Elle doit être l'occasion de donner à la ville des marges de manœuvre pour agir, pour se transformer, pour se préparer à affronter l'avenir.

Cette remarque, le groupe d'opposition l'a faite en conseil municipal. Offrant au maire l'occasion d'une annonce surprise : il y aura un plan de relance municipal en 2011 !

Fort bien. Mais de quel plan s'agit-il ? Quelles propositions le maire va-t-il annoncer ?

S'agira-t-il simplement d'habiller du titre de "plan de relance" un programme d'investissement complémentaire d'un ou deux millions d'euros, contenant un ou deux projets un peu emblématiques (je parierais sur le réaménagement de l'ancienne école Bernard de Lattre ou sur l'aménagement de l'hôpital général) ?

Ou bien assisterons-nous à véritable réflexion de fond sur ce que doit devenir Douai à l'horizon de dix ans, une réflexion d'ensemble sur notre centre-ville et les flux qui le traversent -transports, touristes, clients, salariés, habitants- pour lui rendre son dynamisme et son attractivité ?

Au delà de la réflexion sur l'urbanisme, le cadre de vie, l'activité économique, relancer Douai, c'est aussi revoir nos pratiques, nos façons de travailler avec tous les acteurs de la ville : commerçants, associations, entreprises...

A trop centraliser la décision, à trop favoriser toujours les mêmes personnes, toujours les mêmes amis, toujours les mêmes réseaux, c'est l'audace, l'initiative, l'envie qu'on sclérose peu à peu.

La relance qu'attend Douai est là : dans la libération des énergies, dans la confiance à ceux qui veulent agir, d'où qu'ils viennent. Dans l'abandon de la politique de contrôle et d'entre-soi qui règne trop souvent à la ville comme à la communauté d'agglomération.

31 mars 2011

Ordures ménagères : service public ? Prestation privée ?

Tribune parue dans le magazine municipal d'avril

Les nouvelles modalités d'enlèvement des ordures ménagères ont été présentées aux conseillers municipaux. La nécessité de réduire le volume général des déchets produits est impérieuse, et ne peut être contestée. Il faut trier, moins jeter, composter ce qui peut l'être pour éviter de remplir les décharges, ou polluer notre atmosphère avec la fumée d'incinération. En revanche, dans le détail, il ne faut pas exagérer : pour l'enlèvement des déchets de jardin, assimiler le produit de la taille de quelques mètres de haie à celui d'un parc urbain à quelque chose d'excessif : payer le même forfait serait insupportable !
Et, en ce qui concerne la remarque de Jacques Vernier : « l’habitant qui habite en appartement n’a pas à payer pour celui qui a un jardin ». C'est-à-dire : l'habitant du centre-ville n'a pas à payer pour le jardin de celui des écarts … On en voit les limites. Cela peut s'appliquer à beaucoup de domaines : voirie? École ? Lycées ? Police ? Nous devons défendre le service public et ne pas le remplacer par une prestation privée !

René LAVARDE
Conseiller Municipal du Parti Radical de Gauche

25 février 2011

Stationnement en centre : peut mieux faire

Source : la Voix du NordLa zone de stationnement payant en centre-ville de Douai s'étend ces jours-ci. Les élus socialistes ont voté, avec la majorité, cette extension. Nous devons favoriser la rotation des voitures, dégager des places pour les visiteurs qui fréquentent nos commerces et les services de centre-ville.

Soit. Mais nous n'avons fait là que la moitié du chemin. Il reste deux priorités :
- offrir une solution aux riverains et aux commerçants,
- guider plus facilement les visiteurs vers les places réellement disponibles.


Les élus de gauche préconisent depuis 2008 d'utiliser les vastes capacités du parking de Gayant Expo pour les commerçants et salariés du centre-ville qui le souhaitent, en mettant à leur disposition une navette directe le matin et le soir et en faisant garder le parking. Nous défendons aussi le développement des parkings relais du tram. Il n'y en a pratiquement pas aujourd'hui en bout de ligne. Et celui du rond-point d'Esquerchin est trop proche du centre, au cœur de la zone la plus encombrée aux heures de pointe.

Ne peut-on pas réserver aux riverains de la zone "20 minutes" des places au Dauphin, à des tarifs abordables ? Cela permettrait de mieux remplir ce parking souvent vide et d'offrir une solution de proximité.

Pour les visiteurs extérieurs, de grands panneaux d'entrée de ville indiquent désormais les parkings disponibles. Bien. Mais il faut continuer et flécher ces parkings tout au long du parcours, en privilégiant ceux qui disposent effectivement de places libres. Les Douaisiens savent bien, par exemple, que tenter sa chance au parking nord de la gare est en général sans espoir. Les visiteurs extérieurs, eux, vont s'y casser les dents et risquent de se retrouver à errer rue Clemenceau ou place Carnot, à la recherche d'une place libre.

Une fois notre visiteur garé, le délai de gratuité de 20 minutes est trop court. Pour ceux qui achètent dans les magasins douaisiens, l'opposition préconise un système de tickets de réduction distribués par les commerçants volontaires. Comme c'est le cas à Euralille. Le stationnement payant doit libérer des places pour les visiteurs, pas les faire fuir !

Il faudra enfin reposer la question d'un parking sous la place d'Armes -dont tout le monde convient désormais, même Jacques Vernier, qu'il faudrait envisager de la refaire. Ce qui permettrait de piétonniser quelques rues proches : le haut de la rue de la mairie, la rue de Bellain, le bas de la rue Jean Bellegambe, par exemple. Ou tout au moins d'y élargir les trottoirs.

Le stationnement payant, oui, mais pas sans contreparties !

13 février 2011

Le projet du Barlet enfin abandonné !

La décision annoncée par Jacques Vernier vendredi 11 février d'abandonner défini-tivement le projet de centre commercial place du Barlet était sans aucun doute la bonne. Elle n'est au demeurant pas une surprise, l'hésitation et la gêne du maire sur le sujet se faisant sentir depuis plusieurs mois, à chaque question de l'opposition.

Le projet souffrait de quatre tares originelles inquiétantes :

- lancé sans concertation, ni avec la population ni avec les commerçants, avec pour seul débat un conseil municipal convoqué à la hâte deux jours avant Noël, ce projet était né de l'enthousiasme un peu hâtif de deux personnes seulement, Jean-Jacques Delille, démissionnaire peu après, et Jacques Vernier, pratiquement son seul soutien depuis.

- le maire ayant déclaré que son choix relevait de l'acte de foi, aucune étude d'impact, aucune analyse indépendante n'a jamais été réalisée par la municipalité. Les seuls chiffres prospectifs disponibles ont été ceux du premier promoteur, Foruminvest. Etaient-ils parfaitement fiables ?

- Il n'était pourtant pas difficile de repérer quelques risques liés à ce projet : l'emplacement était déjà un peu éloigné du coeur de ville. Les visiteurs auraient-ils tous remonté la rue de la Cuve d'Or pour aller découvrir la croix de Douai ? Le centre, fermé, avec son parking propre, aurait de toute façon été organisé pour encourager les chalands à ne pas en sortir.

- enfin, Jacques Vernier fondait son choix, à l'origine, sur le caractère patrimonial et personnel du fonds d'investissement Foruminvest, propriété d'un riche néerlandais. L'argument est tombé très rapidement, quand le projet fut vendu sans état d'âme au fonds de pension canadien Hammerson...

Le projet est abandonné et c'est tant mieux. Pour autant, nous ne pouvons nous satisfaire du statu quo. Le commerce douaisien va mal. 60 à 100 cellules sont vides dans le centre, dont plusieurs dans une rue de la mairie qui périclite. Restaurants et terrasses se font rares. Bien des enseignes déménagent vers la zone du Luc.

Une politique ambitieuse d'aménagement commercial reste donc à l'ordre du jour à Douai, en concertation avec les Douaisiens. Faut-il reprendre l'idée d'une galerie commerciale plus centrale, en développant la Madeleine ou le Dauphin ? En rachetant peu à peu quelques immeubles bien situés ? Le lycée Deforest de Lewarde devait partir au Râquet, libérant un bel emplacement rue Jean de Gouy. Une querelle avec Christian Poiret a malheureusement compromis ce départ. Toutes les pistes doivent en tout cas être étudiées.

La question de la piétonnisation de certaines rues doit être réétudiée avec les commerçants. Les essais réalisés il y a quelques années n'ont échoué que par manque de conviction de l'équipe municipale. La rue de Bellain et la rue Jean Bellegambe pourraient devenir piétonnes, au moins à certains moment. puisque la rue Saint-Christophe et une partie de la rue des Ferroniers le sont déjà. Et pourquoi ne pas y envisager des zones de partage de l'espace, sans trottoirs ?

Au delà de l'aménagement urbain, c'est toute la politique d'accompagnement du commerce qui est à repenser. Le choix d'une ville silencieuse se fait, nous le constatons tous, au détriment des restaurants et des cafés. Nos commerçants ne sont pas assez associés aux évènements culturels de la ville, de ses associations et de ses grandes institutions : théâtres, auditorium, cinéma, médiathèque...

Reste la question, cruciale, des transports. Puisque, si attractif que soit une ville, encore faut-il que le plus grand nombre possible de visiteurs puisse y venir.

Aujourd'hui, notre plan de stationnement n'est pas lisible pour le visiteur lambda. Les grands panneaux d'entrée de ville constituent un progrès, mais ils ne disent pas que certains parkings annoncés sont bondés dès 7h du matin. Le visiteur doit encore tenter sa chance au petit bonheur, et souvent errer de sens unique en sens unique, à la recherche d'une place libre. Ce n'est pas normal. Nous devons tout faire pour drainer comme sur des rails les touristes et les visiteurs commerciaux vers un parking disponible à moins de 5' à pied ou en tram de l'hyper-centre. Il faudra d'ailleurs reposer la question d'un parking sous la place d'Armes...

Concernant les transports en commun, l'abandon de l'extension de la ligne 1, vers l'est, est désolant. C'est priver Douai de la clientèle de milliers d'habitants de Coeur d'Ostrevent voire, demain, du Denaisis. Même chose vers l'ouest. Puisque Noyelles-Godault attire les douaisiens nantis d'une voiture, ne devrions-nous pas tenter de capter les habitants du proche Pas-de-Calais qui préfèrent les transports en commun ? L'unique ligne entre Douai et Hénin ne saurait suffire.

"Pas de son, pas d'image de l'opposition sur la question du commerce", disait Jacques Vernier lors d'un dernier conseil municipal. Espérons qu'il prendra le temps de lire cet article...

15 janvier 2011

Le débat d'orientation budgétaire ne sert à rien !

Comme chaque année, le maire a souhaité voté le plan d'investissement avant d'organiser le débat d'orientation budgétaire, qui est censé fixer le contexte, les enjeux et les objectifs de la politique budgétaire municipale, qui doit permettre, aussi, de mieux comprendre l'articulation entre budget d'investissement et budget de fonctionnement.

Mais de l'aveu même du maire, ce débat d'orientation budgétaire ne sert à rien. Il ne s'agit que d'une formalité légale qu'il expédie par obligation. Rendez-vous donc en février pour la formalité.

Parce que l'opposition ose évoquer l'endormissement commercial de notre ville et critiquer la politique de stationnement, le maire rétorque que l'opposition n'a rien à proposer sur le sujet. "Pas de son, pas d'image". Nous verrons. Sur le sujet, nous avons de nombreuses propositions et nous les ferons entendre ici et ailleurs.

Deux écoles mettent en place une expérience pilote d'accompagnement à la lecture le soir des enfants de CP en difficulté. Sur le fond, l'idée est bonne, mais pourquoi refaire en plus modeste, aux frais de la municipalité, ce qui existait pour tous et que l'Etat a fait disparaître en supprimant les Rased ? Abstention sur ce point d'Odile Hage, qui a soulevé le problème, et de Jackie Avenel.

En questions diverses, Frédéric Chéreau soulève le problème rencontré par la Fondation Deforest de Lewarde, qui souhaitait déplacer ses trois sites sur la zone du Râquet.

A toutes les étapes de la sélection d'un cabinet d'architecte, l'urbaniste-conseil de la CAD a imposé que soit interrogé, puis retenu, puis auditionné un cabinet d'architectes de Montpellier, avant de réclamer que le marché lui soit attribué, contre l'avis de la fondation, qui donnait sa préférence à un autre cabinet.

Le cabinet qui avait la préférence de la fondation répondait apparemment au cahier des charges de l'urbaniste-conseil et avait intégré à son offre un certain nombre de modifications demandées. Le cabinet de Montpellier, en revanche, semble avoir, dans son offre modifiée, copié de très près l'offre de son concurrent, ce qui risquait de constituer un risque juridique s'il était retenu.

La CAD a pourtant maintenu son choix, arguant de raisons esthétiques, et a fini par refuser le terrain à la fondation Deforest de Lewarde, qui se trouve contrainte aujourd'hui de trouver une solution de rechange, après avoir dépensé des sommes importantes dans ce concours d'architectes.

Commentaire du maire : "tout compte fait, il vaut mieux que les étudiants restent en centre-ville". Peut-être. Mais encore aurait-il fallu le dire au départ, dans ce cas...

Affaire à suivre.

Programme d'investissement : explication de vote

Conseil municipal du 14 janvier 2011

M. le maire, comme l’an passé, nous n’allons pas voter contre votre programme d’investissement, pour 3 raisons que je veux vous détailler rapidement :

Vous parlez de stabilité, mais ce programme est en baisse pour la 2e année consécutive. Par rapport à 2009, nous sommes à -900 000 €, inflation non comprise.

Cette baisse se porte principalement sur le poste aménagement et services urbains, qui perd 1,5 millions d’euros. Or, dans ce poste, la dépense principale est la seconde tranche de la réfection des boulevards communautaires, d’un montant plus important que celle de l’an dernier.

Cela signifie-t-il qu’il s’agira d’une année blanche pour l’entretien de la voirie et de l’espace public dans certains quartiers ? Il s’agit pourtant d’une tâche de longue haleine, dans laquelle il vaut mieux ne pas accumuler de retard. Et plusieurs rues, que nous avons eu l’occasion de signaler au cours de l’année, auraient besoin d’interventions, sans compter l’aménagement nécessaire de systèmes de ralentissements à plusieurs endroits, qui avait fait l’objet d’une étude des services, mais que je ne retrouve pas ici.

Parallèlement, entre la prise en charge à 100% de travaux sur les immeubles des places Schuman et du Dauphin, le financement du ravalement de l’hôtel Ibis (que vous avez annoncé, mais qui n’est pas dans ce programme 2011) et la fin du programme de subvention aux ravalements de façades, vous continuez à subventionner fortement la réhabilitation de bâtiments privés, au détriment de projets sociaux, comme le renouvellement du centre social du faubourg d’Esquerchin, évoqué par Jackie Avenel.

Le second motif de notre vote, vous le connaissez, j’ose dire que vous l’anticipez. Il s’agit d’une question de méthode. Une fois de plus, nous sommes très surpris que ce programme d’investissement précède le nécessaire débat d’orientation budgétaire, qui est le moment où vous présentez aux élus le contexte, les enjeux et les objectifs de votre politique municipale.

Sans la possibilité de replacer le programme d’investissement dans une perspective d’action à long terme, même si nous découvrons sur table une courte note de synthèse, sans la possibilité de comprendre l’articulation que vous faites entre dépenses d’investissement et dépenses de fonctionnement, le vote sur ce programme perd son sens et devient une simple liste technique de demandes de travaux et d’achats remontés par les services.

Mais sans doute considérez-vous le débat d’orientation budgétaire comme une formalité fastidieuse et largement inutile, à moins que vous n’ayez pas de perspectives de long terme à soumettre au conseil.

Le troisième motif est directement lié au précédent. Je ne trouve rien dans ce programme d’investissement qui traduise la volonté de relever la ville du marasme où elle s’enfonce lentement. Encore 250 000 euros pour l’extension du stationnement payant. Pour la 2e année consécutive. Pourtant, notre politique de stationnement brouillonne et incompréhensible ne satisfait personne et n’a même pas le mérite de convaincre ceux qui viennent consommer à Douai. Rien sur la place d’Armes. Quand sera-t-elle enfin considérée comme une priorité ? 100 00 € de provisions pour achat d’immeubles ? Et comment agirons-nous sans possibilité de préempter et de créer des réserves foncières contre la vente de nos cellules commerciales à des opticiens ou à des banques ? Rue de la mairie encore, le magasin Eram devrait céder la place à EDF, stérilisant encore un peu plus cette rue pourtant centrale. Je pourrai continuer. Ce n’est pas cette année, j’ai l’impression, que notre ville redeviendra un pôle commercial attractif et rayonnant au niveau régional.