17 juin 2008

Tribune d'opposition de juin 2008

Choisir le projet immobilier qui donnera son visage futur au site des Anciens Abattoirs qui s’étend sur 1 hectare, rue Deforest, telle est la raison d’être d’un Jury qui se tiendra le 20 juin.
A propos d’une délibération du Conseil municipal qui portait sur le rehaussement du prix de vente du terrain, j’ai proposé, au nom de l’Opposition, d’ajouter au cahier des charges quelques contraintes urbanistiques qui soient de nature à bien insérer le nouvel ensemble immobilier dans le quartier afin d’éviter d’en faire un ghetto ou une cour fermée (ouvertures, circulations…) et d’autres portant sur la qualité de la construction (HQE…), après m’être inquiété de ce que le nouveau prix de session n’excluait pas de la « course » les bailleurs sociaux.
Car nous doutons que l’offre privée de logements puisse répondre de façon satisfaisante aux besoins des familles douaisiennes mal logées, et l’on connait plus d’une ville où le parc privé reste vacant par suite de son inadaptation à la demande !

Vendre à bon prix le terrain, surtout en période de vaches maigres budgétaires, ne doit pas être le seul souci de la Ville dans une cession aussi stratégique : faire du logement de qualité pour le plus grand nombre et préparer l’avenir du quartier, sont deux préoccupations tout aussi importantes.
Bonnes vacances à tous !
Pour la liste d’Opposition
J. Avenel, Elu Verts

Compte-rendu du Conseil Municipal du 6 juin 2008

Vie associative – vie des quartiers

Nous demandons un récapitulatif des subventions exceptionnelles versées aux associations douaisiennes. M. le Maire signale que la liste des subventions exceptionnelles proposées à chaque conseil est jointe au dossier de Conseil municipal. Il sera donc possible de faire, en fin d’année, un bilan des associations les mieux servies. Bien entendu, cette analyse ne saurait être que comptable : il est naturel qu’une association particulièrement active demande -et reçoive - plusieurs subventions exceptionnelles par an. Quoi qu’il en soit, cet effort de transparence reste utile.

À l’occasion d’une délibération sur les centres de loisir de la Ville, Frédéric Chéreau déplore que Douai ne dispose pas de centres de colonie de vacances en dehors de la commune. Les lieux d’accueil des jeunes en Ville sont certes nécessaires et les activités proposées variées. Mais il est important de pouvoir proposer à nos enfants de quitter leur horizon quotidien, et les possibilités éducatives dans une colonie de vacances sont bien différentes de celles d’un centre de loisirs où les jeunes ne sont présents qu’à la journée.
M. le Maire signale que la Ville finance 6 classes transplantées par an.
C'est bien, mais largement insuffisant pour que chaque élève de Douai ait la chance d’en bénéficier au moins une fois dans sa scolarité !

Éclairage urbain

Le groupe d’opposition s’abstient (Jackie Avenel votant contre) sur le vote d’un avenant en plus-value au marché d’éclairage nocturne des bâtiments. Un souci esthétique a prévalu au lancement de ce projet, sans considération du coût énergétique ni de la pollution lumineuse ainsi occasionnée (l’éclairage nocturne de nos cités perturbe l’orientation des espèces migratrices et les cycles circadiens de la faune). M. le Maire rappelle que cet éclairage représente 5% des dépenses municipales en électricité. Une part qui n’est pas négligeable.

À l’occasion d’une délibération concernant un avenant au marché éclairage de la place Saint-Amé, Jackie Avenel regrette que cet éclairage ait été conçu de manière plus esthétique que rationnel : tourné vers le ciel, il est davantage source de pollution lumineuse que d’éclairage utile. Placé sous des arbres, il risque de perturber la nidification de la faune aviaire.
Frédéric Chéreau ajoute que, s’il apprécie l’aspect visuel de la place, esthétiquement réussi, il regrette la présence de marches, notamment à l’entrée du marché en direction de la rue d’Arras, par où arrive chaque samedi un flot important de visiteurs. Ces marches ne sont pas seulement mal-pratiques, elles sont dangereuses pour les personnes âgées. Les deux entrées de plain-pied existantes ne sont pas suffisantes et ne sont pas situées aux endroits des principaux flux de circulation.
On peut enfin regretter le trop faible nombre de bancs, même s’il en existe quelques-uns dans le petit square aménagé au nord-ouest de la place. Des bancs sont présents en bien plus grand nombre sur l’esplanade de la Poste, ce qui est une excellente chose.

Stationnement autour de la gare

Lors de la délibération sur l’aménagement du parking sud de la gare, M. le Maire rappelle que la gare disposera au total de 510 places, dont 155 seront toutefois réservées aux agents SNCF et 70 aux salariés de l’usine Wagon Automotive.
Pour alimenter la gare centrale d’une agglomération de près de 200 000 personnes, la seconde du Nord-Pas-de-Calais et l’une des 8 gares régionales accueillant le TGV, le nombre ne paraît pas faramineux. En témoigne le remplissage rapide des parkings existants, y compris le parking payant, pour lequel la liste d’attente s’allonge. Mais la majorité du Conseil estime Douai bien mieux servie que la plupart des grandes villes. Pour ne prendre que le cas de Lille, rappelons que Lille-Flandres bénéficie d’un parking spécifique pour les voitures de location de plus de 100 places et de la proximité (2 mn à pied) du parking des Tanneurs, qui en compte plusieurs centaines. Quant à Lille Europe, elle est située au dessus du parking souterrain d’Euralille, lui aussi gigantesque.

Moins de 300 places réelles pour les voitures des passagers paraissent encore plus insuffisantes si l’on considère la mauvaise qualité de la desserte de la gare de Douai par les transports en commun, la réussite du tram (bien que son lancement soit retardé de six mois) ne masquant pas une dégradation sérieuse des fréquences des bus ces dernières années !
Il s’agit là d’un dossier primordial pour notre Ville. Nous devons tout faire pour conserver un arrêt TGV à Douai et favoriser les transferts voiture -> train.

L’opposition a avancé en Conseil municipal deux propositions, rejetées par la majorité qui estime la gare largement équipée :

  • nous proposons d’envisager la création d’un parking à étages à côté de la gare,
  • nous proposons d’étudier la solution d’un tunnel piétons-vélos vers les parkings de Gayant Expo et/ou de la Clochette, ce qui permettrait en outre de désenclaver ce dernier quartier.
Jackie Avenel a également abordé la question du stationnement vélo aux abords de la gare. Depuis le début des travaux de la place, les cyclistes sont contraints à des solutions de fortune, aucun parking vélo temporaire n’ayant été aménagé.
M. le Maire nous parle d’un projet de local fermé, qui serait partagé par les loueurs de voitures et par un garage à vélos. Outre le fait qu’on peut s’interroger sur le nombre d’emplacements qui y seront proposés, ce local ne devrait pas voir le jour avant de nombreux mois. En attendant, les agents de la SNCF font une chasse systématique aux vélos stationnés devant la gare, sous le prétexte que les véhicules y sont interdits !
Sait-on d’ailleurs que ce local devrait se bâtir juste devant les fenêtres du buffet de la gare, le Quai n°1, déjà en difficulté depuis le début des travaux ? Toujours dans l’optique de maintenir notre gare au standards du TGV, nous ne devons pas prendre le risque de voir disparaître un service de ce type !

Concernant l’accessibilité vélo de la gare, l’opposition avance également des propositions :
  • nous préconisons la création devant la gare d’une maison du vélo qui ne soit pas un simple hangar de garage, mais apporte services et conseils aux cyclistes,
  • nous demandons la création de deux espaces de stationnement vélo, l’un payant et sécurisé, l’autre vaste et gratuit, tous les deux proches de la gare et faciles d’accès,
  • nous proposons d’associer étroitement les associations de cyclistes à ces projets, en les interrogeant sur les besoins qualitatifs et quantitatifs des usagers de ce mode de déplacement doux.
Autres questions à l’ordre du jour

L’agence de communication du syndicat mixte des transports « Petit coin de Paradis » propose, dans le cadre d’une convention de mécénat, de verser 1 000 € à la Ville. Le groupe d’opposition est partisan que la municipalité refuse ce don, pour éviter un mélange des genres qui pourrait prêter à critique. Cette agence, en effet, a obtenu un marché du SMTD et pourrait être amenée à répondre à d’autres, lancés par la Ville ou la CAD. Son geste n’est donc pas forcément neutre ou, tout au moins, pourrait ne pas apparaître comme tel.

Un seul candidat au marché du guide pratique de Douai a répondu intégralement au cahier des charges et obtient tous les lots. On peut regretter l’insuffisance des autres réponses. Quoi qu’il en soit, le prestataire retenu donnera très certainement autant satisfaction que pour l’impression des documents de campagne de la liste Douai Passion.

Dans la continuité de décisions votées en Conseil, M. le Maire a confié à un groupement d’entreprises une étude sur l’accessibilité aux personnes à mobilité réduite de 5 bâtiments communaux : l’Hôtel de Ville, les salles d’Anchin, la bibliothèque municipale, l’École d’Art et le musée de la Chartreuse. Il s’agit d’une excellente initiative que soutient bien entendu le groupe d’opposition.
N’oublions pas toutefois que d’autres bâtiments devront ensuite faire l’objet d’études similaires. N’oublions pas non plus que tous les handicaps ne sont pas moteurs…

Questions diverses de l’opposition

Brigitte Bonnaffé s’inquiète de la réduction du nombre de médecins scolaires dans les établissements douaisiens (comme dans toute la France) et de la persistance d’une situation d’hébergement temporaire pour le local de la médecine scolaire, compte tenu de la réfection en cours de l’Hôtel Dieu, qui l’hébergeait auparavant.

Frédéric Chéreau soulève la question de la réfection des trottoirs de la rue du Faubourg de Béthune, encore recouverts de gravillons, au grand désagrément des riverains. M. le Maire souligne le coût de la réfection sur ces trottoirs particulièrement larges, alors même que l’arrivée prochaine du tram pourrait amener à réaménager totalement la voirie de cet axe.

Frédéric Chéreau pose la question de l’ouverture de salles le soir aux jeunes des quartiers périphériques de Douai. Les Centres sociaux ferment en effet à 19h, heure à laquelle est également coupé l’éclairage des terrains de sport d’accès libre. Au faubourg de Paris, la salle qui avait été créée à cet effet a depuis été entièrement murée !
M. le Maire rappelle l’un de ses [rares] engagements de campagne : ouvrir des salles de manière expérimentale dans deux quartiers (Gayant et le Faubourg de Béthune), avant d’élargir l’expérience à toute la Ville. Ces ouvertures seront réalisées en présence d’encadrants, ce qui paraît logique. Le groupe d’opposition suivra ce dossier avec intérêt !

Le groupe d’opposition se réjouit des excellents résultats du club de water-polo de Douai, qui a décroché sa place dans une compétition européenne, et repose la question de l’agrandissement à 33x25m de l’un des bassins prévus dans le nouveau centre nautique du Raquet.
L’étude de cette hypothèse est désormais en cours, admet M. le Maire. La Région pourrait d’ailleurs prendre en charge une large part du surcoût occasionné.

Frédéric Chéreau rappelle l’existence de l’EPARECA, qui a pour vocation de restructurer les pôles commerciaux situés sur les territoires prioritaires de la Politique de la Ville (ZUS, ZRU, ZFU, GPV, ORU, Contrat de Ville).
Son originalité est liée à son objet et à son mode d’intervention qui se différencie des procédures classiques. En effet, l’EPARECA, établissement reconnu d’utilité publique, investit dans des opérations à faible rentabilité, intervient sur des sites où la lourdeur du régime de la copropriété décourage l’initiative privée, finance la revitalisation commerciale dans les sites où les propriétaires privés n’ont plus les moyens ou la volonté d’investir, le tout sans apporter de subvention (Cf. http://www.epareca.org/).
Cet établissement créé il y a plus de 10 ans n’est encore jamais intervenu à Douai, alors même que certains de nos quartiers connaissent une dévitalisation commerciale problématique.

Jackie Avenel proteste contre la fermeture du chemin de hâlage de l’entrée des Eaux, dans le cadre de la construction d’un ensemble d’immeubles tellement bas que seuls les habitants des derniers étages pourront espérer la vue sur la Scarpe promise par le promoteur. Il s’interroge également sur les risques d’inondation du nouveau site.

Jackie Avenel s’inquiète également des risques de disparition de l’IUFM de Douai, dans le cadre de la remise en cause nationale du rôle de ces institutions.