28 octobre 2010

Oui au planning familial !

Lors du conseil municipal du 1er octobre, une délibération a été votée malgré douze abstentions. Celles de l'opposition ? Au contraire ! L'opposition a voté des deux mains et sans hésitation !

Douze conseillers de la majorité ont choisi de s'abstenir sur une subvention de 2000€ au planning familial du Douaisis, après un long conciliabule du groupe majoritaire, qui a retardé le début de la séance d'une bonne vingtaine de minutes.

On devine que ce vote se fonde sur l'opposition à l'avortement. Pourtant, le planning familial est l'un des meilleurs outils pour réduire le recours à l'interruption volontaire de grossesse dans notre territoire ! Les professionnel(le)s du Planning ont avant tout un rôle d'information et de pédagogie. Face à des jeunes souvent très mal informés bien que sexuellement actifs, ils présentent les risques, expliquent les méthodes de protection, apprennent la responsabilité. L'IVG étant légale en France, les Planning ont le devoir d'en parler. Pour autant, ils sont souvent les premiers à rappeler à quel point il ne s'agit pas d'un acte anodin.

Si ce vote se fonde sur un refus de la contraception elle-même, c'est plus grave. Qu'on la refuse pour soi-même, voilà qui relève du libre choix individuel et ne doit pas être discuté. Mais qu'on prenne prétexte de ses propres valeurs pour refuser la moindre information à de jeunes adultes qui mèneront de toute façon leur vie sexuelle comme ils l'entendent, c'est plus qu'une erreur, c'est une faute morale.

L'information, la connaissance de soi-même et de l'autre sont les premières conditions d'une vie sexuelle responsable et épanouie, les meilleurs moyens de lutter contre les grossesses non désirées. Le choix de recourir à une contraception ou non, de recourir à l'avortement ou non, voir de pratiquer ou non l'abstinence relève du seul choix personnel. Mais ce choix doit être éclairé pour être fait pleinement en conscience. C'est à cela que sert le Planning familial.

Revenons à l'avortement : oui, il s'agit d'un acte important, pas d'une formalité. Mais nous, élus de gauche, le défendons comme un droit et comme une nécessité. Nécessité pour des jeunes filles qu'une maternité précoce risque de jeter dans la précarité et l'isolement. Nécessité pour des femmes très modestes ou fragilisées qui savent qu'elles ne pourront pas subvenir correctement aux besoins matériels ou psychologiques de l'enfant. Aucune ne fait jamais ce choix de gaité de cœur. Or ce choix, aujourd'hui, est de plus en plus difficile à faire : nombre de centres d'IVG en baisse, pressions psychologiques ou refus de certains médecins. L'avortement était déjà une épreuve personnelle. C'est désormais un parcours du combattant.

Alors, oui, nous défendons l'avortement, nous défendons les centres de planning familial. Et celui de Douai sera particulièrement utile, dans un territoire plus touché que d'autres par les grossesses non désirées !

Les élus d'opposition