15 janvier 2011

Le débat d'orientation budgétaire ne sert à rien !

Comme chaque année, le maire a souhaité voté le plan d'investissement avant d'organiser le débat d'orientation budgétaire, qui est censé fixer le contexte, les enjeux et les objectifs de la politique budgétaire municipale, qui doit permettre, aussi, de mieux comprendre l'articulation entre budget d'investissement et budget de fonctionnement.

Mais de l'aveu même du maire, ce débat d'orientation budgétaire ne sert à rien. Il ne s'agit que d'une formalité légale qu'il expédie par obligation. Rendez-vous donc en février pour la formalité.

Parce que l'opposition ose évoquer l'endormissement commercial de notre ville et critiquer la politique de stationnement, le maire rétorque que l'opposition n'a rien à proposer sur le sujet. "Pas de son, pas d'image". Nous verrons. Sur le sujet, nous avons de nombreuses propositions et nous les ferons entendre ici et ailleurs.

Deux écoles mettent en place une expérience pilote d'accompagnement à la lecture le soir des enfants de CP en difficulté. Sur le fond, l'idée est bonne, mais pourquoi refaire en plus modeste, aux frais de la municipalité, ce qui existait pour tous et que l'Etat a fait disparaître en supprimant les Rased ? Abstention sur ce point d'Odile Hage, qui a soulevé le problème, et de Jackie Avenel.

En questions diverses, Frédéric Chéreau soulève le problème rencontré par la Fondation Deforest de Lewarde, qui souhaitait déplacer ses trois sites sur la zone du Râquet.

A toutes les étapes de la sélection d'un cabinet d'architecte, l'urbaniste-conseil de la CAD a imposé que soit interrogé, puis retenu, puis auditionné un cabinet d'architectes de Montpellier, avant de réclamer que le marché lui soit attribué, contre l'avis de la fondation, qui donnait sa préférence à un autre cabinet.

Le cabinet qui avait la préférence de la fondation répondait apparemment au cahier des charges de l'urbaniste-conseil et avait intégré à son offre un certain nombre de modifications demandées. Le cabinet de Montpellier, en revanche, semble avoir, dans son offre modifiée, copié de très près l'offre de son concurrent, ce qui risquait de constituer un risque juridique s'il était retenu.

La CAD a pourtant maintenu son choix, arguant de raisons esthétiques, et a fini par refuser le terrain à la fondation Deforest de Lewarde, qui se trouve contrainte aujourd'hui de trouver une solution de rechange, après avoir dépensé des sommes importantes dans ce concours d'architectes.

Commentaire du maire : "tout compte fait, il vaut mieux que les étudiants restent en centre-ville". Peut-être. Mais encore aurait-il fallu le dire au départ, dans ce cas...

Affaire à suivre.

Programme d'investissement : explication de vote

Conseil municipal du 14 janvier 2011

M. le maire, comme l’an passé, nous n’allons pas voter contre votre programme d’investissement, pour 3 raisons que je veux vous détailler rapidement :

Vous parlez de stabilité, mais ce programme est en baisse pour la 2e année consécutive. Par rapport à 2009, nous sommes à -900 000 €, inflation non comprise.

Cette baisse se porte principalement sur le poste aménagement et services urbains, qui perd 1,5 millions d’euros. Or, dans ce poste, la dépense principale est la seconde tranche de la réfection des boulevards communautaires, d’un montant plus important que celle de l’an dernier.

Cela signifie-t-il qu’il s’agira d’une année blanche pour l’entretien de la voirie et de l’espace public dans certains quartiers ? Il s’agit pourtant d’une tâche de longue haleine, dans laquelle il vaut mieux ne pas accumuler de retard. Et plusieurs rues, que nous avons eu l’occasion de signaler au cours de l’année, auraient besoin d’interventions, sans compter l’aménagement nécessaire de systèmes de ralentissements à plusieurs endroits, qui avait fait l’objet d’une étude des services, mais que je ne retrouve pas ici.

Parallèlement, entre la prise en charge à 100% de travaux sur les immeubles des places Schuman et du Dauphin, le financement du ravalement de l’hôtel Ibis (que vous avez annoncé, mais qui n’est pas dans ce programme 2011) et la fin du programme de subvention aux ravalements de façades, vous continuez à subventionner fortement la réhabilitation de bâtiments privés, au détriment de projets sociaux, comme le renouvellement du centre social du faubourg d’Esquerchin, évoqué par Jackie Avenel.

Le second motif de notre vote, vous le connaissez, j’ose dire que vous l’anticipez. Il s’agit d’une question de méthode. Une fois de plus, nous sommes très surpris que ce programme d’investissement précède le nécessaire débat d’orientation budgétaire, qui est le moment où vous présentez aux élus le contexte, les enjeux et les objectifs de votre politique municipale.

Sans la possibilité de replacer le programme d’investissement dans une perspective d’action à long terme, même si nous découvrons sur table une courte note de synthèse, sans la possibilité de comprendre l’articulation que vous faites entre dépenses d’investissement et dépenses de fonctionnement, le vote sur ce programme perd son sens et devient une simple liste technique de demandes de travaux et d’achats remontés par les services.

Mais sans doute considérez-vous le débat d’orientation budgétaire comme une formalité fastidieuse et largement inutile, à moins que vous n’ayez pas de perspectives de long terme à soumettre au conseil.

Le troisième motif est directement lié au précédent. Je ne trouve rien dans ce programme d’investissement qui traduise la volonté de relever la ville du marasme où elle s’enfonce lentement. Encore 250 000 euros pour l’extension du stationnement payant. Pour la 2e année consécutive. Pourtant, notre politique de stationnement brouillonne et incompréhensible ne satisfait personne et n’a même pas le mérite de convaincre ceux qui viennent consommer à Douai. Rien sur la place d’Armes. Quand sera-t-elle enfin considérée comme une priorité ? 100 00 € de provisions pour achat d’immeubles ? Et comment agirons-nous sans possibilité de préempter et de créer des réserves foncières contre la vente de nos cellules commerciales à des opticiens ou à des banques ? Rue de la mairie encore, le magasin Eram devrait céder la place à EDF, stérilisant encore un peu plus cette rue pourtant centrale. Je pourrai continuer. Ce n’est pas cette année, j’ai l’impression, que notre ville redeviendra un pôle commercial attractif et rayonnant au niveau régional.