14 décembre 2010

Démocratique et mixte : la ville du XXIe siècle

Un forum réunissait récemment à Lille des chercheurs, des architectes et des élus sur le thème de la ville du 21ème siècle. Mettre côte à côte quelques-unes de leurs conclusions et la réalité douaisienne peut prêter à sourire (jaune !).

« Les espaces publics doivent faire l’objet d’une attention particulière. Les habitants doivent être associés à leur conception et à leur animation.»

Chez nous, le sort du Barlet est scellé dans le bureau d’un adjoint. Les places Carnot ou De Gaulle sont bâties et démolies au gré du syndicat des transports. Le réaménagement de la place d’Armes vieillissante est renvoyé à plus tard sous prétexte qu’elle a été conçue sous la mandature du maire précédent, il y a plus d’un quart de siècle, alors même que des citoyens sont prêts à y réfléchir et le font savoir.

« Les gares sont des lieux de croisement et de brassage ; elles doivent accueillir une mixité d’activités privées et publiques (associations, services à la personne…).»

Quand on pense au désert qu’il faut traverser pour échapper aux courants d’air (que les flammes de l’arche font semblant de réchauffer par intermittence) et enfin entrer en ville, on se prend à espérer que les travaux traînent encore quelques années pour tenter de porter remède à ce no man’s land.

« La mixité des types de logement doit être garantie dans chaque quartier. Cela suppose aussi de veiller à la diversité des commerces et services. »

L’absence de commerces ou de services dans des quartiers réservés aux logements modestes (Frais-Marais par exemple) ou la disparition des commerces dans des quartiers où les maisons traditionnelles sont découpées en logements parfois indignes (vieux Douai par exemple) sont les conséquences de l’absence de toute politique réfléchie.

« Il faut promouvoir une pratique intense de la démocratie locale à travers laquelle les habitants sont consultés et réfléchissent collectivement. »

L’absence de consultation laisse parfois place à des commissions où l’on vient vendre voire imposer la dernière idée née sous le beffroi (le plan de circulation par exemple). Il faut dire qu’il est parfois tellement difficile de se mettre d’accord au sein du seul groupe majoritaire du conseil municipal que cela ne pousse pas notre maire à une pratique plus innovante de la démocratie.

« La démocratie locale doit s’accompagner d’un travail spécifique sur la qualité de l’information locale : les médias locaux indépendants seront favorisés. »

Cela doit être plus compliqué que de se mettre en colère quand les journalistes font leur travail d’investigation ou de taire en pleine campagne électorale la réalité de l’endettement auquel on a conduit sa commune !


Jean-Pierre Divrechy
(Article paru dans la lettre semestrielle de l'opposition - 1e semestre 2011)

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